Mais ça veut dire quoi, GAMER, putain ?!

Premier coup de tromblon pour fêter le retour de janvier, sur un aspect qui ne changera certainement pas en 2013.
J'en avait déjà touché un mot dans mon billet la meta-cata où j'y traitais déjà de nouveaux concept placé dans des p'tites boites et de segmentations de termes pourtant limpide. Comme j'ai eu un p'tit débat y'a quelques temps, je suis chaud, j'y vais à fond. Voiçi de quoi ça cause :

Sus au "gamer" (et par extension, au "casual"), sus au nom qui défini un joueur, à l'adjectif accolé à un jeu, une console ou un éditeur. Le fameux mot fourre-tout balancé par le quidam pour s'inclure dans l'Elite(optère, ceux qui tournent, tournent et tournent).
Je conchie ce mot et ce que les joueurs en font, cette gangrène qui fait vivre les communautées et les forums, comme une blessure pleine de pus fait vivre des millions de bactéries.
Tout les joueurs se disent "gamer", c'est ouf. Mais bien peu en ont une définition cohérente. Comment peut-on utiliser le même mot alors qu'on ne le comprend pas de la même manière !
Et pour cause : le "gamer" n'existe pas.

99% des joueurs ne sont pas des "gamers" de la pensée

Chacun a donc sa définition du terme, et celle de Captain Obvious me parait la plus moins pire :

"Un gamer est simplement un joueur de jeu vidéo"

Merci, Capitaine. Aaaah, si seulement ont pouvait s'arrêter là. Voilà, le gamer est un joueur de jeu vidéo, distinct du joueur de monopoly ou de belote, qu'importe les jeux auxquels il joue, qu'importe la machine, qu'importe l'âge, qu'importe la fréquence, son tour de poitrine ou la taille de sa bite ... Ou alors comme le footballeur est un joueur de foot, sans distinction de poste (gardien, ailier, etc ...), le gamer serait un joueur de jeux vidéo professionel, et donc qui vit de ça.
Evidemment, c'est pas aussi simple avec les bactéries.

Elles finissent par mélanger, incohérentiser, se raccrochobranchiser, pour sortir un concept difforme, (à la base produit purement marketing), que j'appelle moi, le consommateur ou encore, le joueur de merde. Ce "gamer" auquel il est si facile de planter deux - trois arguments parfaitement affûté dans le crâne, auquel il est si facile de ruiner sa tour de Babel en enlevant une à une les incohérences qui la bâtissent.
J'aurais probablement du mal à inclure tout ce qu'implique l'utilisation de ces termes. Heureusement, si j'en oublie, les commentaires sont là pour ça, et je me ferais un plaisir d'y répondre avec le tact qui me caractérise.

Voyons voir :

  • pour certains, c'est la régularité à laquelle on joue au jeu vidéo,
  • pour d'autres, c'est plutôt la maîtrise ultime du gameplay après des heures de jeu.
  • une dernière catégorie considère la passion pour ce média, aussi.

Par exemple, un ami programmeur m'a donné ceci, basé sur la régularité (et donc l'implication), en sous-découpant le gamer en deux, avec le fameux "hardcore gamer" (j'vous dis c'que j'en pense ou ... ? ) :

  • Joueur occasionel = casual
  • Joueur régulier = gamer
  • Joueur assidu = hardcore gamer

Si il faut absolument donner des définitions à ces termes, je trouve celles-ci plutôt bien. Bien qu'on ait une notion d'addiction que je n'apprécie pas trop, on part sur la signification strict de "casual" (occasionnel) pour grimper dans les niveaux en terme d'implication dans le média. On reste à un niveau Dictionnaire.
Mais je le répète, ça ne peut pas rester aussi simple avec les bactéries.

Regardez, la preuve : Bien que l'on soit "gamer" par passion du JV, par maîtrise du gameplay ou par régularité, par tout ce que vous trouverez pour vous inclure dans ce groupe, il manque pourtant un élément que ces faux-cul omettent d'inclure dans leur définition pleine d'amour et de tolérance. L'argument essentiel qui conditionne pourtant à 80% leur statut moisi de "gamer" : les Jeux.
Parce que le "gamer", il ne joue qu'à des jeux de ... "gamer".
Non, Captain Obvious, là, tu fermes ta gueule.

Le "gamer", finit invariablement par ramener ce statut au genre de jeu auxquels il joue. Et mon pote programmeur n'a pas fait exception à la règle.
Il est d'ailleurs rigolo de les voir par la suite, dans un numéro d'équilibriste, chercher à réorganiser leur idées. Et, je dois l'avouer, il est jubilatoire de les étrangler avec leurs certitudes.

Mais prenons sans plus attendre, ces profils de "gamer" dans leur sens le plus strict (c'est à dire, par l'anus) et accolons leur quelques jeux dit "casual" (parait-il) ou non.

Le joueur régulier peut autant jouer à Farmville, que WiiFit ou Darksider.
Le joueur de "haut niveau", peut très bien maitriser Mario, Call of Duty ou WiiSport.
Le joueur passionné peut autant l'être de Nintendogs que de Skyrim.

Approuvé par Captain Obvious.

"Oui, mais ça dépend des jeux."

"C'est facile de maîtriser [insérer un jeu dit "casual"], parce que le jeu est fait pour les casuals, pour qu'il puisse y jouer rapidement, c'est pas un jeu compliqué, même ma grand-mère peut y jouer".

Réfléchissez bien à se qu'implique une affirmation comme ça. N'y a t'il pas des jeux dit "gamer", qui rentrerait parfaitement dans les crochets ? J'avoue, faut réfléchir un peu plus que pour faire du waggle sur Wii. Alors, ça devrait être à la portée de mes chers mou ... "gamers", n'est-ce pas ?

Revenons à nos profils susnommés, et ce qu'implique l'adjonction de jeu dit "casual" (selon la masse de consommateur) à ceux-ci, à la lumière du nouvel argument dit de la “grand-mère”. Voici la formule que l'on pourrait utiliser :

Un "gamer" qui joue à un jeu "casual" n'est plus un gamer. Il n'est plus un "casual" non plus puisqu'il joue à ce jeu "casual" à la manière d'un "gamer".

MINDFUCK.

Par exemple :
Un joueur qui joue à WiiSport régulièrement, n'est plus un "gamer". Il n'est pas non plus un casual puisque qu'il joue régulièrement.
Un joueur de "haut niveau" qui maîtrise Diner Dash, n'est plus un "gamer". Il n'est pas un casual non plus, parce qu'il passe du temps pour finir le jeu à 100% au lieu de laisser tombé.
Un joueur passionné par les Sims, n'est plus un "gamer". Il n'est pas non plus, un casual, parce qu'il reste sur le même jeu au lieu d'aller voir ailleurs.

Je pense que c'est assez pour prouver que les mots "gamer et "casual", tel que le perçoivent 99% des joueurs, sont des termes de chiotte, qui ne tiennent à rien et certainement pas aux jeux auxquels ceux-ci jouent.
Et les utiliser, mêmes inconsciemment mérite d'apprendre ce billet par coeur et de le reciter une fois chaque jour pendant un mois.
C'est assez, mais je vais en remettre une couche, que vous puissiez faire dedans.

Parlons des jeux.

J'met du "casual" dans ton "gamer"

Ce qui revient beaucoup, c'est la notion de difficulté et de skill pour définir un jeu dit "gamer" (ainsi que la maturité de l'histoire ou des actions, mais ça n'a pas de rapport vraiment direct avec le game design).
A ça, je répond deux choses :
1) Un jeu difficile tout de suite, c'est pas un jeu de "gamer", c'est un jeu de merde (ou c’est dark/demon soul, comme me fait remarquer mon frangin, mais faut d’abord qu’il y joue. #troll).
2) N'importe quel jeu demande du "skill" et les meilleurs jeux sont ceux qui te permette de l'acquérir au fur et à mesure de leur progression, sinon, c'est un jeu de merde (ou c'est un Souls Ok, j'arrête).

Le skill s'apprend, à condition que le jeu le permette. A votre avis, comment faisaient les premiers joueurs, quand y'a fallu tripoter une roue pour faire bouger un vaisseau ? Le skill, y'a bien fallu l'apprendre.
Le jeu vidéo étant un média qui se structure, on a les moyens, maintenant, de permettre au joueur d'acquérir ce skill plus rapidement que son ancêtre. Pourquoi s'en priver ?
Ca plaît tant que ça l'âge de pierre du jeu vidéo ? C'est pour ça que vous vous toucher sur Gear of War ou God of War avec leur QTE et leur cinématique ?

Bien sur, c'est la marge de progression à l'intérieur d'un jeu qui varie. La courbe de difficulté entre le début du jeu et sa fin. Dans tous les types de jeux, TOUS, l'idéal, c'est une courbe exponentielle (en fait, c'est une courbe exponentielle en dent-de-scie, mais c'est un autre sujet) mais il y a bien des façons de faire une courbe exponentiel car influencé par la durée total du jeu, son gameplay et les aléas du développement (talent, pognon, marketeux).

La courbe d'un jeu comme Call of Duty et New Super Mario Bros ne seront guère différentes. Par contre, la durée total de jeu et le gameplay modifiera la perception que l'on aura de sa difficulté.

Untitled Image

Dans ces jeux, impossible de savoir lequels est plus "gamer" que l'autre.
les Call of Duty ont une courbe de progression anecdotique, mais qui cadre parfaitement sur la durée et le gameplay.
Si l'on se fout de la gueule des New Super Mario Bros, c'est p'têt parce que la courbe ne monte pas aussi haut qu'avant, sur une durée deux fois plus longue.

Les mecs qui ont du jouer à Ghoul'n Ghost à sa sortie, ont du pleurer, et pourtant, ça devait pas être des "gamers". La difficulté doit être progressive, tu dois apprendre à maîtriser les mécaniques de jeu pour le terminer, ce qui est le but ultime, quand meme ...
Si c'est trop dur dès le début ou trop facile, et que ça ne change jamais, tu te fais chier !
On me dit aussi, que le casual veut pouvoir jouer à son jeu pèpère et le terminer pareil. Je dis, non. Il ne faut pas mélanger la difficulté du jeu et la difficulté du gameplay. Un gameplay difficile à prendre en main, c'est un gameplay de merde à 90%. Un jeu difficile peut très bien avoir le gameplay le plus simpliste du monde : Super Meat Boy, Warcraft,Tetris et de nombreux jeux sur smartphones. Le fameux "Simple à jouer, difficile à maîtriser".
La notion de challenge est importante, même pour un joueur occasionnel, non rompu à l'onanisme manettal. Dans n'importe quels jeux, il y a un aspect "challenge". Certains mieux conçu que d'autre, bien évidemment.
Kirby Au Fil de l'Aventure, par exemple. Pas de mort, une difficulté progressive qui monte assez haut sur la durée. Et pourtant, le challenge est bien là : la récupération des trésors et de tout les joyaux de chaque niveaux, demande ce fameux skill, que le jeu a pris le temps d'inculquer au joueur, grâce à son level design au p'tit oignon. On parle d’un jeu qui demande au joueur de ne pas se faire toucher une seul fois, pour avoir le score le plus haut.

D'ailleurs, j'ai une question de Philo :
Wiifit devient-il "gamer" parce que les exercices deviennent plus dur à la fin ?

J'espère que vous avez remarqué que les notions de difficulté, de progressivité, de skill, de régularité, de tout ce dont j'ai parlé jusqu'à maintenant, ne sont pas l'apanage des "gamer" ou des "casual".
Si vous êtes de gros boeuf ablationné des hémisphères (un "gamer", quoi), je résume :

Un jeu typé "gamer" ou "casual" avec une progression de la difficulté plate ou plate avec des pointes ou une monter soudaine à la fin, ou des chutes un peut de partout, c'est un jeu de merde pour n’importe quel joueur.
Un jeu typé "gamer" ou "casual" avec une difficulté progressive et exponentiel, est un bon jeu pour n’importe quel joueur.

On parle d’éléments clé pour faire un “bon” jeu. Il est évident, sauf pour les plus cons, que les termes marketing ne sont en aucun cas un gage d'élitisme et donc, de qualité.

Je vais parler maintenant de l'aberration la plus terrible d’utilisation de ces termes, ainsi que de l’origine de ceux-ci, ce qui finira d’achever les quelques cible en carton qui reste.

Ma console de “gamer”

Que l’on traite un joueur ou un jeux de l’un de ces deux termes, c'est assez compréhensible. Mais qu’on les assigne à une console, ça me dépasse.
Ahhh la fameuse console de gamer ou console de casuals.
Le PC, gamer ou casual ? Pan dans la gueule.
On regarde la ludothèque, on compte le nombre de jeux dit "gamer" (arbitrairement, bien sûr, vu que ça existe pas), on compte le nombre de jeux dit "casual" (idem) et les jeux indéfinissabled se mettent d'un coté ou de l'autre … selon la machine.
Mais comme "gamer" et "casual" sont des termes aberrant, incohérent et aussi cons que ceux qui y croient, il me parait évident qu'une console n'est ni casual, ni gamer.

Je suis hilare quand je lis ou entends ce genre de chose : "Les "gamer" n'achèteront jamais tel console", "c'est pas une machine pour les “casuals", j'en passe et des plus débiles.
Captain Obvious, à la rescousse.
Une console n'existe que par ses jeux. La vita (une console de "gamer", il parait) pourrait vous en toucher deux mots.

Mes amis les Marketeux.

Alors d'où ça vient "gamer" et "casual" ? J’ai déjà parlé par deux fois de termes marketing. Je vais m’en donner à coeur joie.
Aucune idée, donc, du moins pour le premier, peut être suite à la première Playstation. Je ne me souviens pas avoir lu ce terme dans mes vieux player One, Tilt ou Super Power.
Quand au second, il vient de Nintendo.
D'abord dans son sens le plus strict (occasionnel), qui s'est vu rapidement modifier par les acteurs passif de l'industrie; lorsqu'ils se sont aperçu que le tsunami des jeux de cette catégorie étaient des bouses infâmes (la plupart).
Le marketing a alors pris le pas, déployant ses Helicos de la Croix Multidirectionnels, pour sauver les pauvres âmes et les poser dans ce grand continent artificiel nommer Gamer.

On catégorise déjà les jeux par genre. Puis chaque joueur aime un ou plusieurs genre. Si en plus on doit séparer les genres de joueurs et les joueurs de genres en boites “gamer” et “casual”, on s’en sort plus.

Quand je conçois un jeu, j'ai toujours beaucoup de mal lorsqu' un marketeux me demande de le rendre plus casual ou plus gamer. Quand l’'équilibre du jeu, qui fonctionnait très bien jusqu'à maintenant, doit être modifié sous une bannière chimérique, ça m'hérisse le poil. Parce que c’est ça que ça implique indirectement.
Un fameux Ouroboros en plus. Le marketeux s’inspire du type de joueur pour créer ses produits que celui-ci s’empresse de consommer, consolidant ses choix et celui du marketeux.
Et tout ça en dépit de toute cohérence concernant l’essence d’un jeu, de son gameplay, de la façon dont on doit le concevoir en tant que tel (Hein, Perceval ?).

Je le comprends, mais j’ai toujours une réticence à l’accepter. S’'ils campent sur leur position, généralement, on fait un compromis qui aura toute les chances de baisser la qualité du jeu. Dans certain cas, pas de compromis, ils font jouer le spectre de la hiérarchie.
Et je ne peux pas toujours les envoyer chier ...
Il faut savoir que je préfère un jeu très progressif sur toute sa durée, plutôt qu'un jeu par "palier" (facile, moyen, difficile), système que je trouve trop facile et archaïque dans de nombreuse cas.

J'ai du respect pour le joueur (attention, j'ai dis le joueur, celui qui joue à mon jeu, pas "LES" joueurs, l'entité gerbante), et je suis persuadé qu'il n'est pas plus con qu'un autre et qu'il arrivera à progresser. En terme de LD, c'est quelque chose de très intéressant à faire, qui permet une bien meilleure cohérence entre tout les niveaux et une bonne vision global du jeu.
Le système de palier revient à faire trois fois le même jeu, puisque l’on va devoir faire une courbe de difficulté pour chacun d’eux. Enfin ça, c'est la théorie. En pratique : "plus d'ennemi, plus fort, plus résistant"

Toi, qui te prends pour un “gamer”. t’es qu’un putain d'asphyxié de la réflexion.
Le pire, c'est quand un type du milieu utilise ces termes ou que je sois obliger de faire de même pour me faire comprendre … Un peu comme certains journaleux, qui ne font que les reprendre bêtement, sans réfléchir aux sournoises conséquences sur leur lectorat (BOUH !).
Je suis incapable de dire si le jeu que je fais est pour les "gamer" ou les "casual", ce sont des concepts marketing, je suis pas marketeux et les marketeux ne captent rien à notre taff.

Le plus important c’est de donner les clés du gameplay au joueur quel qu’il soit. Qu’il puisse terminer le jeu, malgrè la difficulté de plus en plus corsée, simplement parce qu’il lui aura donné les moyens de le comprendre.

Le "gamer" comme le "casual" n'existe pas. C'est de la merde. Ca ne colle à rien à part à mes semelles, que je m'empresse d'allé nettoyer sur la gueule des joueurs qui usent de ces mots.

Mais Bonne Année 2013 à tous, quand même, hein !

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