Je m'apprête à decoller. C'est la première fois, je sais pas trop comment ça marche alors je vais aller tout droit. Le ciel est dégagé.
C'est plus facile que je le pensais bien que mon vaisseau tire un peu à droite. Je slalome entre les astres, en utilisant leurs forces d'attraction. Gauche-droite-gauche-droite. C'est comme être au centre d'une rivière et se faire porter par le courant.
Ma technique n'est plus possible.
Je m'attendais à rencontrer l'asteroid JMCh1r4c, mais qu’il y ait aussi J4cqu3sLP dans le secteur, ça me surprend. Leurs attractions tente de m'attirer sur la droite. Je dois absolument m'en détacher si je ne veux pas m'écraser.
Comme elles sont de constitution similaire, je tente un tir de Nullification dans leur direction.
Le tir de nullification a partiellement réussi et le choc m'a propulsé sur bâbord.
Il semblerait que le choc de ma nullification soit en parti la cause de l'espèce de planète Naine hisurte et énervée qui semble être attirée par les résidus d’alliage précieux expulsés par mes turbo-boosters.
La Naine est bien vivante, ou plutôt , doué d'une conscience primitive.
Elle absorbe toujours plus les rejets produit par mon astronef et tente de rentrer en contact avec moi.
Mes instruments essayent de traduire le signal, mais tout ce qui en sort est une suite de lettre bizarre et incohérente : p0vhkon
La Naine est passée à l'attaque, j'ai esquivé sur la gauche afin qu'elle percute la comète Royal qui arrivait à l'opposé. La collision a désintégré la comète, mais au moins la naine a stoppé sa course.
Problème : je suis dans la mauvaise direction.
Je rebaptise la Naine en Hargneuse. Le coup de la comete l'a passablement énervé et elle veut m'aspirer dans un trou noir. Et si j'utilisais cette force pour faire demi-tour, passer derriere elle et lui refaire le coup, mais avec ce champ d'asteroides à sa gauche ?
Qu'est ce que ... ?
Les asteroids se comportent comme des missiles et ont bombardé la Hargneuse au moment où j'ai commencé la manœuvre, en laissant une traînée rouge derriere eux. Le trou noir a disparu, je suis à pleine puissance et je la dépasserais bientôt ce qui me permet d'apercevoir une etrange flamme tricolore sur sa face cachée.
Damned. Une pluie cosmique d'une sorte de gelée couleur crème s'abat sur la Hargneuse, les asteroides ... et mon vaisseau, commencant à tout recouvrir d'une pellicule visqueuse. On dirait les restes de la Royal.
Mes turbo-boosters vont rendre l'âme.
J'ai pu orienter mon vaisseau vers le système que mes instruments ont découvert en tracant les missiles. Leur origine ?
La planete Naine et Hargneuse est devenu une planète Normale et Molle. Vu ce qui l'a menée à cette état, je doute que ça soit une bonne chose.
J'arrive en vue d'une planète et j'ai lancé un appel à l'aide. On m'a repondu, elle est habitée. J'espère pouvoir y faire réparer les dégâts de mon vaisseau.
Mon vaisseau a été pris en charge et l'on m'a assuré que les réparations serait terminées demain. Je vais en profiter pour consulter leurs cartes spatiales et partager les miennes.
Les reparations prennent plus longtemps que prévues ...
J'ai decouvert que cette planète était divisée en deux : les Oranges en haut et les Verts en bas. On me prend pour un Orange d'Ailleurs.
Tout le monde semble pris de passion pour un type qui se dit Brun, assurant qu'il veut rassembler les Verts et en même temps les Oranges.
Je le savais. Le Brun est bien un Orange sous couverture, mais personne semble s'en soucier. Vu comment les Oranges traitent les Verts, ça me dit rien qui vaille.
Mon vaisseau est enfin réparé.
Ces long jours d'attente m'ont permis de bien réfléchir à ma destination. Ce sera à l'extrême gauche de leur voute celeste, en direction de ce soleil d'un rouge qui ne m'est pas étrangé.
J'ai tenté de convaincre des Verts de faire la même chose, mais avec peu de succès. Tant pis.
J'ai décollé. En sortant de l'atmosphère, il y eu un grand flash jaune puis une pluie de météorites s'est abattue sur la planète. Des meteorites rouges venant de ce soleil qui brille au centre de mon écran de navigation.
En regardant derrière moi, les reflets et les lumières combinées de tout ces corps célestes m'évoquait deux gigantesques entailles lacérant la planete.
Mes turbo-boosters sont passés en mode Économie d'Énergie.
Cela dit, sur mon écran s'affiche un popup avec inscrit :
"EROR_TYPE : human. Please R%Atry.aspx".
Le sous-traitant de la boite d'IT qui sous traitait à la boite d'IT qui devait s'occuper des réglages a du toucher un truc qui fallait pas.
J'ai réussi a contacté le responsable de la boite. Il a demandé à son cousin qui m'a assuré que mes turbo-boosters se comportaient normalement et que tout rentrerait dans l'ordre quand je serais assez près du soleil.
J'ai du mal à le croire ...
Le soleil rouge grossit de jour en jour. Soit il est proche, soit il est vraiment énorme et à dire vrai, il me rappelle quelque chose.
En farfouillant dans les souvenirs de mon temps à l’Académie Dorothy, il y avait ce Soleil lointain allégorie même de « Aux confins de l’espace », paraissant inatteignable à nous, jeunes Puceaux et Pucelles du manche à balai et du bouton d’éjection, boursouflées d'acné et d’aventures.
Marrant.
Mes TurboBoosters re-fonctionnent. Ces mecs sont des génies et franchement, j’étais pas super confiant.
Ce qui veut aussi dire que je suis assez près du Soleil Rouge.
Il est énorme.
Sa chaleur et sa lumière apaisante emplisse l'habitacle de mon astronef.
Je me souviens qu’on s’etait promis de s’y rendre un jour parce qu’au delà c’était des coordonnées à peine explorées.
Je me sens bien mais je me dois de rester attentif après tout ce qui est arrivé jusque là.
J’ai braqué mes instruments sur le Soleil afin de surveiller une activité me permettant de savoir si les météorites venaient de lui.
Ou s'il cache quelque chose de plus « surprenant » derrière la précision de frappe dont elles ont fait preuve.
Ma radio commence à capter des signaux après une journée de silence complet depuis que je me suis mit en orbite.
Les ondes sonores reçues ressemblent à de petits cris sur-aigües, d'excuses et de jingles debiles. J'entends aussi des gargouillis et des coup de fouets.
Est-ce vraiment un Soleil, ce truc ?
Holy Haley.
Le Soleil se fait bombarder sporadiquement par les météorites rouges sur sa face cachée, mais il semble les absorber. J’en deduis que c’est de là qu’il tire sa couleur.
Mais ce n’est pas tout. De ce côté-ci de l’espace, c’est un veritable champs de ruine et la chaleur est bien plus intense.
On dirait qu’il peut exploser d’une minute à l’autre.
Mon scanner TEA a reçu des images, ayant toute la même signature1 cryptée, rémanence d’une civilisation qui semble s’être consumée de l’intérieur.
Ma radio capte une litanie brouillonne mono-mot mais mon module de traduction fait choux blanc : « Chaugan'aïe ». Ca ne veut strictement rien dire.
La face cachée est fascinante mais je dois m’en éloigner le plus possible. Quelque chose ne colle pas.
J’ai viré sur babord prêt à slalomer parmi les débris spaciaux qui flottent dans la proximité du Soleil, et vise une zone excessivement noir droit devant.
Vu la taille de l’astre derrière moi et le retour à pleine puissance de mes turboboosters, j’en ai pour une bonne semaine pour assez m'extirper de sa lumière faussement bienveillante.
Je repense à la Teigneuse, la Molle, aux Vert et aux Oranges et à tout ces événements qui mon amené un peu à l’arrache à me diriger vers une zone bien sombre de la galaxie.
Enfin, « sombre ». C’est pas ce que me disent mes instruments, là.
De temps en temps un groupe de météorites Rouge filent à travers l’espace et je sais que ma curiosité va être comblée : il y a effectivement une planète au milieu de ce tissus noir et je suis catégorique, elles sont tirées de là -bas.
J'y suis. Je ne sais pas trop où mais j'ai le sentiment d'être "arrivé".
Les météorites sont expulsés de son centre.
Elle est a moitié baigné par les lointains rayons du Soleil Rouge et sa surface est toute cabossée. D’ailleurs ça lui fait comme une marque bien particulière, on dirait un espèce de « A ».
Ah oui, et aussi, elle penche à gauche.
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